On s'en fou on lira pas, on ira se cacher dans son flegme ♫ ... [ Minute dérpime *merciii* ]

Je déprime. Encore une fois, enfin, pas sûr, ça n'apparait pas encore comme une évidence. Peut être que ça sera plus clair dans 10 minutes. De toute manière, ça ne rime à rien, il n'y a même pas de mots cachés derrière cette sensation de lourdeur du myocarde. Juste un relant écœurant suintant de mon fragile. Cette sensation de ne servir à rien et d'aller nulle part. Ce goût débile pour le pétage de veines et le mélo-dramatique à la con. On se fait tous des films dans la tête, le soir avant d'aller se coucher. Et bien dans les miens, je meurs toujours. Toujours en héroïne, et tout le monde pleure de ne jamais avoir prêté attention à ma douleur si mal cachée pourtant. Je voudrais être forte et que l'on m'admire pour mon courage, mais il n'y a rien de tout ça à voir en moi. Vous pouvez regardez dans le blanc mon âme, disséquer mes pensées, vous ne trouverez qu'un besoin cruel d'amour et d'attention.
Héroïne. Mon héroïne, planante, enivrante, celle à qui je n'ai jamais touché mais qui me donne des ailes rien qu'en évoquant son nom. Je veux me péter les yeux au LSD, couler ma vie dans un fix d'héro. D5, touché coulé. En plein cœur.
Je n'en puis plus de toute cette frénésie de couleurs qui dansent devant mes yeux sans m'atteindre. Ce manège qui me donne la gerbe. Comme la gueule de bois, mais sans avoir avalé quoi que ça soit d'autre que ma salive. Saoulée par l'essence de sa vie, une loque traînant dans un caniveau putride de solitude. Je hais tous ces sourires sortis d'usine, tous ces refrains sur le bonheur collés dans vos têtes et que vous me sortez à tout bout de champs, comme pour dire : "Salut, j'ai bien fait semblant d'écouter tes merdes. J'ai pas le temps d'y prêter attention alors je te sors les phrases à la con gravées sur mon disque dur et démerde toi."
Courage. Le mot qui me manque. Celui que je poursuis en vain sans jamais le rattraper. Si je pouvais le conquérir, je claquerais mon compte en banque, ferais péter les biftons et irai m'éclater un coin de la gueule avant d'être traquée par les découverts et autres conneries de la société.
La société. Le mot à la mode. Lors de mes années collège, c'était "Respect", surtout dans un bahut en ZEP. Maintenant, c'est "Société" et toute sa famille : "Anarchie" "Gouvernement" "Lois" et assimilés. Comme tous les autres, j'ai levé mon poing sur l'Internationale, et sans en connaitre les paroles, j'ai gueulé du yaourt lors de manifestations. Mais je suis comme elle, au fond, hypocrite, avare et servant mes intérêts. Car au fond, j'aimerais quoi ? Un bon job pas trop prenant, un mariage heureux, un coït tous les deux jours se clôturant par un orgasme, un break coupé gris métallisé, deux gamins bien élevés et un labrador avec un nom niais comme "Biscotte" "Crapule" ou "Chaussette". Mes gosses grandiront dans un cadre bobo new age, et feront leur vie comme la mienne, coulante d'hypocrisie : criant "à mort le capitalisme" à 17 ans et votant à droite à 77. Parce que oui, les immigrés il y en a vraiment trop. Et ils mangent le pain des Français. C'est bien connu.
Je serais presque prête à vendre mon âme pour un peu de chaleur. Pas pour un amour personnel, non, pour un amour collectif. Mieux vaut être aimé un peu moins par une seule personne et un peu plus par l'ensemble de la communauté, tel est mon point de vue.
Et puis, c'est quoi l'Amour ? C'est se jurer fidélité à 16 ans 3 mois et 25 jours ? S'écrire en langage SMS : "JtM BB jtke Kitrè jamé T ma vi lol" ? Se marier à 20 ans et divorcer à 32 après trois enfants qui resteront brisés au fond d'eux, traumatisés à vie sans même le savoir ? L'Amour peut-il rester entier et éternel ? Peut-on espérer le trouver si l'on sait qu'il est éphémère ? Aimer n'est-il pas réservé aux désespérés suicidaires avec un fort complexe d'infériorité les faisant mettre l'Autre sur un piédestal ? Dans ce cas, le faible vampirise son conjoint, le foutant en permanence sous pression, gagnant en assurance à chaque échec du demi-dieu en perdition. Et la balance s'inverse.
L'Amour, c'est qu'un gros tas de merde...

...Aimez moi, je vous en supplie ! Je vais crever de froid sans vos sourires. J'aurais aimé être sur le piedestal, être aimée comme une héroïne, qui ferai rêver, qui aurait sauvé l'humanité. Mais je n'ai rien sauvé du tout, du haut de mes dix-sept ans, cinq mois et 6 jours. Mais faites semblant. Juste une seule fois. Dites "je t'aime" pendant qu'il en est encore temps. Et avec votre cœur, pas juste par obligation sociale. Ne faites pas semblant, ne vous mentez pas à vous même. Un silence est préférable à un mensonge.


Et puis merde, j'ai les seins qui tombent.

J'aurais beau continuer à te prouver que les gens t'aiment tu en demandera encore, depuis le premier jour ou j'ai vu que tu n'allais pas bien et que tu avais besoin d'amour, depuis toujours, je t'ai pas sortie des phrases machinalement "sur mon disque dur", je t'ai dit que je t'aimais, et que d'autre personnes aussi, (ce que je n'aurais peut être pas dis s'il s'agissait d'une autre personne) et que tu devrais sortir du trou profond que tu t'es creusé, juste sortir ta tête et voir les gens qui t'attendent à l'extérieur, je fais parti de ces gens la.
Et change de parents aussi.


Pour tes seins j'peux te conseiller un soutif, a moins que tu ne pense que c'est encore une phrase qui sort de mon disque dur et qui ne servira en rien pour t'aider. Voila encore une tentative, mais combien il en faudra pour que tu comprenne.

Ton texte est très beau.

Les gens qui te sortent des trucs préfabriqués dans le genre "ça ira" et dont j'ai probablement fait parti plus d'une fois avec plus d'une personne... Bah ces gens te sortent ça, dis toi qu'ils y peuvent pas forcément grand chose s'ils trouvent pas les mots qui te ferais du bien, et qu'ils se sentent tous cons de pas savoir t'aider.
Je préfère pas essayer de te remonter le moral parce que je vais pas savoir quoi te dire, ou alors je le dirais mal. Rah aller par acquis de conscience: "Arrête de te prendre la tête bordel de merde!"