La Ligue des Pochtrons
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Ce que tu veux tant que tu m'expliques

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Ce que tu veux tant que tu m'expliques Empty Ce que tu veux tant que tu m'expliques

Message par Pollux Mer 24 Juin 2009 - 20:19

Bon j'explique le principe de ce topic... Je crois avoir compris l'intêret de la citation, celle-ci résume une pensée, c'est un raccourci dans les les cheminements intérieurs de la conscience. Donc vous écrivez une phrase que vous aimez bien (genre en italique pour qu'elle soit facilement repérable), puis vous l'expliquer, la commenter, la contester... Voili voilou! En éspérant pas être trop seul sur ce topic...

P.S. : quand la phrase est une citation, donnez en l'auteur et l'oeuvre (souligné s'il-vous-plaît) depuis laquelle elle est tiré...
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Ce que tu veux tant que tu m'expliques Empty Re: Ce que tu veux tant que tu m'expliques

Message par Pollux Mar 30 Juin 2009 - 19:48

Perdu dans le labyrinthe de la pensée mélancolique, sombrant dans les abysses de l'absurde, la conscience ne peut plus se réfugier que dans l'émerveillement.

J'étais dans mon bus pour rentrer chez moi hier en fin d'après-midi. Il restait quelques places à côtés d'inconnus mais je préférais rester seul, et donc m'installais au fond du bus, debout, mais seul. [
Je commençais alors à observé ce qu'il y avait autour de moi. Au premier plan, le bus, dans toute sa longueur, avec ces barres parsemées de bouton de demande d'arrêt, et ces sièges constellés de passagers. L'enchaînement de barres et de sièges d’un bout à l’autre du bus me donnait l’impression d’être dans un tunnel. Cette illusion associé à la musique calme qui m‘occupais les oreilles, me donnais la sensation d’être au beau milieu d’un environnement hypnotique, presque psychédélique… Au second plan, l’extérieur du bus, les arbres, les rues, les passants, les voitures, et la ferme réalité du monde. En total opposition avec l’intérieur de tub, à la fois lancinant et ataraxique, l’extérieur semblait en même temps m’agresser et me faire remonter à la surface…
J’observais donc toutes ces choses autour de moi, ce bus et ses passagers, ce monde et ses passants; et commençais à douter… Ces plantes et arbres dehors, ne sont que le fruit de leur croissance, régie par des équations. Ces ruelles et ses bâtiments, ne sont que le résultat de transformation, gouverner par des équations. Ces personnes autour de moi, ne sont que l’expression de leur vie, administrer par des équations. Ces plantes et arbres sont ces équations, ces ruelles et bâtiment sont ces équations, ces personnes sont ces équations… Et ces équations ne sont rien d’autre que des équations…
J’observais donc toutes ces choses autour de moi, ce bus et ses passagers, ce monde et ses passants; et commençais à douter… Cela paraissait vraiment réel et concret… Mais je n’étais plus sur. N’étais-ce pas une illusion? « Comment savoir si mes sens me trompent? » Ou plutôt, comment ne pas être convaincu que mes sens ne me trompent pas? Tout cela ne fait que paraître et ne prouve pas son existence. Après tout, cette réalité me paraît plus absurde que mes rêves, alors comment ne pas penser qu’elle est également moins réelle?
J’observais donc toutes ces choses autour de moi, ce bus et ses passagers, ce monde et ses passants; et commençais à douter… Lorsqu’une place se libéra. Un homme d’un quarantaine d’année, en tenu de travail, semblait convaincu de ce qu’il faisait, d’où il venait, où il allait, pour y faire quoi, et pourquoi le faire… Mais à quoi bon?! Il ne semblait pas se douter, que je doutais même de son existence…
J’observais donc toutes ces choses autour de moi, ce bus et ses passagers, ce monde et ses passants; et commençais à douter… Et m’assis donc à sa place pour me retrouver cerné. A ma gauche, une vitre, en face de moi, une plaque en plastique transparent sur laquelle était placée une affichette. Ces deux surface, à gauche et en face, réfléchissaient mon visage, mon corps, mon apparence…
J’observais donc toutes ces choses autour de moi, ce bus et ses passagers, ce monde et ses passants; et commençais à douter… « Chaque homme est une abîme, on a le vertige quand on se penche dessus. » J’étais en plein vertige, et plus je tentais de confondre ma pensé avec moi-même, plus ma conscience s‘éloignait de moi... Je commençais à douter de moi-même…Observant le reflet du bus avec ses passagers, moi y compris, je doutais de tout ce que je voyais et surtout de moi…
« Je pense donc je suis. » Mais comment comprendre que plus je pensais, moins j’avais l’impression d’exister? Et puis je n’est jamais eu que le sentiment d’exister, l’impression d’être, et jamais aucune preuve, aucune certitude… La conscience de moi-même ne me fus jamais certaine que lorsque je pensais à ma pensée, l’oubliant dés que je pensais à autre chose qu’à ma propre pensée… Comme si je me perdais moi-même dés lors que je ne m’observais pas… Comme si ma pensée, alors qu’elle se noyait dans un doute de plus en plus grand et certain, se perdait elle-même et s’effaçait lentement mais sûrement. A chercher l’absurde certitude de l’existence du monde et de l’Autre, je perdais la fondamentale certitude de ma propre existence.
J’observais donc toutes ces choses autour de moi, ce bus et ses passagers, ce monde et ses passants, ce reflet de moi-même et ma réflexion…
Le bus arrivais à mon arrêt, je sortais du bus et respirais l’air frais de l’extérieur en m’enfonçant dans un état spirituel de vertige mélancolique et avançais seulement physiquement sur la route qui me ramenais chez moi. En avançant, j’avais le sentiment de m’oublier, de chuter, de sombrer…
Lorsque, soudain, je me senti… libre. Hors de moi-même, je cessais de me rechercher pour m’affranchir de moi-même. C’était comme si j’étais tombé tellement loin de ma pensée que je ne pensais plus, ou du moins je ne me pensais plus moi. Je parvenais à profiter, à jouir, à vivre, enfin. Je ne doutais plus de mes sens, ne cherchais même pas à leur faire confiance, je ne prêtais plus aucune attention à mes sens et parvenais à ressentir seulement.
« L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. » Alors je compris, ou plutôt su, qu’il me suffisait de ne plus chercher à comprendre. Je devais cesser mon appel, cesser de chercher un sens à tout ça. Dés lors tout ce non-sens s’envola. Je n’avais toujours pas de réponse, mais je n’avais plus non plus de question à poser… J'avais seulement à vivre, à vivre et à jouir.

Et après tout, l‘inexistant n‘ayant pas de limite puisque pas de dimension, celui-ci dépasse de manière absolu tout ce qui existe. Il n’y a qu’à imaginer pour se rendre compte de toutes ces choses qui ne sont pas, et les comparer à ce peu de chose qui existe. Chaque être n’ayant alors qu’une infime probabilité d’exister, chaque être vivant n’ayant qu’une infinitésimal chance de vivre... L’absurdité de l’existence et de la vie fait précisément qu’on doit en jouir…Car « pendant que l’on cherche à comprendre le temps passe et la vie avec lui. »


« Comment savoir si mes sens me trompent? » Kid dans The Animatrix : Kid’s story, scénario de Andy et Larry Wachowsky, réalisation de Shinichirō Watanabe.
« Chaque homme est une abîme, on a le vertige quand on se penche dessus. »
Georg Büchner dans Woyzeck.
« Je pense donc je suis. » Descartes dans Le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences.
« L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. » Albert Camus dans Le Mythe de Sisyphe.
« Pendant que l’on cherche à comprendre le temps passe et la vie avec lui. »
Henri Laborit dans Dieu ne joue pas aux dés.
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Message par Pollux Mar 30 Juin 2009 - 19:51

Bon ce qu'on va faire, c'est que si le texte provoque un débat, bah je ferais de ce débat un sujet à lui tout seul. Celui du dessus est renvoyé à "Conscience et absurde". Mais j'aimerais ne pas être le seul à faire vivre ce topic... Vous êtes pas du tout obligé de faire un texte aussi long que le dernier, j'avoue que je me suis un peu emporté^^
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